Les stratégies du catastrophisme
La passion des catastrophes
Au moins vous saurez ! :-( Sommes bien peu de choses ! :-(
"a) D’une part, l’horizon de la catastrophe peut rester un instrument utile pour faire sauter le verrou gestionnaire dont s’aveuglent les apothicaires de la croissance. À ce premier niveau, l’écologie sert temporairement l’activisme politique, mais seulement pour se mettre sur la voie de « remplacer la peur d’une interruption catastrophique par le désir d’une interruption politique » (161). Il s’agit ici de se servir du spectacle qui rend perceptible la menace de la catastrophe, afin de faire vaciller la normalisation des esprits et de nourrir le désir passionné d’un retournement radical des logiques sociales.
b) Il convient toutefois, dans un second temps, de se méfier de la biopolitique des catastrophes par où l’écologie superficielle et l’écolocratie dérivent vers la reconduction sécuritaire d’un consumérisme étatisé. Aussi bien la rationalité myope du « réalisme » que les passions (désirs et peurs) du catastrophisme tendent à nourrir des « insulations autistiques » qui peuvent à la fois causer l’endommagement du monde (au nom même de la protection de l’environnement) et justifier des surveillances liberticides ainsi que des conformismes étouffants.
c) Enfin, à un troisième niveau, il convient d’affirmer — contre le chœur pour l’occasion réuni des catastrophistes et des anti-catastrophistes — que les causes les plus « profondes » des catastrophes qui nous menacent sont à situer dans l’humanisme (c’est-à-dire dans l’anthropocentrisme), qui nous fait imaginer notre survie comme celle d’« individus » évoluant au sein d’un « environnement ». Et l’écologie et la politique traditionnelles se dissolvent à ce troisième niveau. À leur place — qu’ont commencé à baliser des penseurs comme Gilbert Simondon, Félix Guattari, Arne Naess, Isabelle Stenger ou Frédéric Neyrat — émerge l’urgence de développer une approche relationnelle de nos formes de vie (humaines et non-humaines, animées et inanimées), en tant qu’elles se tissent ensemble au sein d’une inextricable communauté d’affection."
Au moins vous saurez ! :-( Sommes bien peu de choses ! :-(
"a) D’une part, l’horizon de la catastrophe peut rester un instrument utile pour faire sauter le verrou gestionnaire dont s’aveuglent les apothicaires de la croissance. À ce premier niveau, l’écologie sert temporairement l’activisme politique, mais seulement pour se mettre sur la voie de « remplacer la peur d’une interruption catastrophique par le désir d’une interruption politique » (161). Il s’agit ici de se servir du spectacle qui rend perceptible la menace de la catastrophe, afin de faire vaciller la normalisation des esprits et de nourrir le désir passionné d’un retournement radical des logiques sociales.
b) Il convient toutefois, dans un second temps, de se méfier de la biopolitique des catastrophes par où l’écologie superficielle et l’écolocratie dérivent vers la reconduction sécuritaire d’un consumérisme étatisé. Aussi bien la rationalité myope du « réalisme » que les passions (désirs et peurs) du catastrophisme tendent à nourrir des « insulations autistiques » qui peuvent à la fois causer l’endommagement du monde (au nom même de la protection de l’environnement) et justifier des surveillances liberticides ainsi que des conformismes étouffants.
c) Enfin, à un troisième niveau, il convient d’affirmer — contre le chœur pour l’occasion réuni des catastrophistes et des anti-catastrophistes — que les causes les plus « profondes » des catastrophes qui nous menacent sont à situer dans l’humanisme (c’est-à-dire dans l’anthropocentrisme), qui nous fait imaginer notre survie comme celle d’« individus » évoluant au sein d’un « environnement ». Et l’écologie et la politique traditionnelles se dissolvent à ce troisième niveau. À leur place — qu’ont commencé à baliser des penseurs comme Gilbert Simondon, Félix Guattari, Arne Naess, Isabelle Stenger ou Frédéric Neyrat — émerge l’urgence de développer une approche relationnelle de nos formes de vie (humaines et non-humaines, animées et inanimées), en tant qu’elles se tissent ensemble au sein d’une inextricable communauté d’affection."
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