Le sophisme : de la sociothérapie à la sociopathologie organisée !
Je reprends la définition donnée par Philippe Quéau : "Qu’est-ce qu’un sophiste? La réponse courte, c’est que c’est quelqu’un qui se plaît à dire le contraire de ce qu’il pense. Il use du langage comme d’une arme. Peu importe les dégâts collatéraux."
Cette idée résonne avec l'émergence de pratiques que je vois "fleurir" sur le net en ce moment
- Sociogeek : comment utiliser des photos choc pour éveiller la conscience morale sous couvert d'enquête scientifique
- Envers et contre tout : comment utiliser la simulation de la violence pour éveiller à la citoyenneté
- Internet...big brother nous menace-t-il (13ieme rue) ? : comment utiliser la peur, la menace et les boucs émissaires pour faire émerger les bonnes pratiques !
- Jeu de la mort (France 2) : comment faire du spectacle de soumission à l’autorité une démarche """"pédagogique""" de masse
Ces pratiques s'appuient sur l'idée qu'en utilisant et amplifiant l'inverse, on déclenche et oriente le sens de la réaction dans le sens opposé (sous-entendu le bon)...une sociothérapie de masse par les contraires en quelque sorte...
La dérive majeure de ces pratiques, c'est que ce faisant, nous apprenons surtout à être manipulés et manipulateurs...et aussi à saper les réseaux de confiance qui émergent sur le net ici et là : c'est là où la sociothérapie se meut en sociopathologie...et c'est ce qui m'inquiète le plus !
Je vous invite très vivement à lire les ouvrages de Watzlawick (et en particulier "Changements, paradoxes et psychothérapie") pour bien comprendre de quoi il retourne et dans quel genre de "jeux" nous pouvons être amenés à prendre part, sans le savoir ! C'est une dimension vitale pour développer notre esprit critique face à ce genre de pratiques qui se multiplient !
MAJ le 24 octobre : question éthique ça se confirme...pas joli, joli côté sociogeek au vue de ce commentaire de DC à OA... :
"Tu es aussi un des rares à avoir pris au sérieux la carte-nuage discret-exhib/casanier-aventurier que l’on a construit - en s’amusant beaucoup -, pour donner aux répondants un petit quelque chose à la fin du jeu. Aujourd’hui, les “vrais” scientifiques payent de plus en plus fréquemment leurs enquêtés avec des bons d’achat et des cadeaux de toutes sortes pour les récompenser de la torture qu’ils leur ont fait subir en cochant des cases. Ici, on les distrait en leur donnant un petit fétiche personnel qu’ils se sont empressés de coller sur leur blog et de communiquer à leurs amis – tout en sachant très bien que, comme dans tout quizz, cette représentation ne devait pas être prise très au sérieux."
MAJ du 11 septembre 2012 : Je redécouvre le travail artistique d'Olivier Auber sur justement les pièges et dérives sémantiques voilées
Vidéo URL devenue obsolète (23/08/2022)
A lire en complément
- Psychobusiness et silos sociaux : on nous prend pour des dupes...http://florencemeichel.blogspot.co.uk/2012/09/psychobusiness-et-silos-sociaux-on-nous.html
Cette idée résonne avec l'émergence de pratiques que je vois "fleurir" sur le net en ce moment
- Sociogeek : comment utiliser des photos choc pour éveiller la conscience morale sous couvert d'enquête scientifique
- Envers et contre tout : comment utiliser la simulation de la violence pour éveiller à la citoyenneté
- Internet...big brother nous menace-t-il (13ieme rue) ? : comment utiliser la peur, la menace et les boucs émissaires pour faire émerger les bonnes pratiques !
- Jeu de la mort (France 2) : comment faire du spectacle de soumission à l’autorité une démarche """"pédagogique""" de masse
Ces pratiques s'appuient sur l'idée qu'en utilisant et amplifiant l'inverse, on déclenche et oriente le sens de la réaction dans le sens opposé (sous-entendu le bon)...une sociothérapie de masse par les contraires en quelque sorte...
La dérive majeure de ces pratiques, c'est que ce faisant, nous apprenons surtout à être manipulés et manipulateurs...et aussi à saper les réseaux de confiance qui émergent sur le net ici et là : c'est là où la sociothérapie se meut en sociopathologie...et c'est ce qui m'inquiète le plus !
Je vous invite très vivement à lire les ouvrages de Watzlawick (et en particulier "Changements, paradoxes et psychothérapie") pour bien comprendre de quoi il retourne et dans quel genre de "jeux" nous pouvons être amenés à prendre part, sans le savoir ! C'est une dimension vitale pour développer notre esprit critique face à ce genre de pratiques qui se multiplient !
MAJ le 24 octobre : question éthique ça se confirme...pas joli, joli côté sociogeek au vue de ce commentaire de DC à OA... :
"Tu es aussi un des rares à avoir pris au sérieux la carte-nuage discret-exhib/casanier-aventurier que l’on a construit - en s’amusant beaucoup -, pour donner aux répondants un petit quelque chose à la fin du jeu. Aujourd’hui, les “vrais” scientifiques payent de plus en plus fréquemment leurs enquêtés avec des bons d’achat et des cadeaux de toutes sortes pour les récompenser de la torture qu’ils leur ont fait subir en cochant des cases. Ici, on les distrait en leur donnant un petit fétiche personnel qu’ils se sont empressés de coller sur leur blog et de communiquer à leurs amis – tout en sachant très bien que, comme dans tout quizz, cette représentation ne devait pas être prise très au sérieux."
MAJ du 11 septembre 2012 : Je redécouvre le travail artistique d'Olivier Auber sur justement les pièges et dérives sémantiques voilées
Vidéo URL devenue obsolète (23/08/2022)
A lire en complément
- Psychobusiness et silos sociaux : on nous prend pour des dupes...http://florencemeichel.blogspot.co.uk/2012/09/psychobusiness-et-silos-sociaux-on-nous.html
Commentaires
Nous avons donc pris l'habitude, depuis longtemps, de prendre les énoncé que nous envoient d'une façon particulière : "je sais bien (qu'il n'est pas connecté) mais quand même (peut être l'est il)"
Cette balance : Je sais bien/mais quand même est caractéristique de la perversion : je sais bien que la réalité n'est pas celle de mon désir / mais quand même, je m'en arrange en la travestissant.
Je ne sais pas trop ou cela nous même collectivement. D'un coté, nous pouvoir être plus sensible au fait que beaucoup d'éléments sur lesquels nous nous basons pour juger sont des apparences; par ailleurs, puisque le monde est apparence, alors tout n'est il pas justifié ?
Ma préférence, bien sûr, irait à la première alternative
Ne devons nous pas essayer d'autres voies ?
C'est cette vision qui me fait avancer !