L'idéal ascétique de LA singularité



Ce billet d'une série de quatre est révélateur d'une dérive éthique majeure à mon sens !

L'idée est ici d'arriver au plus petit dénominateur commun informationnel Homme-Machine...une sorte de point de convergence ultime... "une modification radicale de l’être humain, via une fusion avec la machine"... la singularité universelle qui ouvrirait sur tous les possibles... une sorte de code génétique homme-machine qui ferait disparaître la frontière entre les bits et les atomes... un code de fuite comme l'ai l'ai lu récemment !

Sauf que à ce niveau de granulométrie (et de convergence quantique / intrication et superposition d’états ? ), la notion même de singularité disparaît...La singularité ultime est une absence de singularitéS, une absence de singulierS dans la mesure ou l'Un (atome) ne peut plus se définir par différence par rapport à l’Autre (bit)…comme dans toute chose, la pureté absolue d’un concept aboutit à son non-sens !

Dans ce contexte, LA SINGULARITÉ comme point de convergence ressemblerait presque a une quête de contrôle et de pouvoir absolus, non ?...Ne devrions-nous pas cultiver à tout prix ses pluriels (LES SINGULARITÉS ) pour que la focale reste notre avenir et pas une fuite en avant de digicodes ?

A lire aussi :
- La singularité comme attracteur étrange  
- dossier complet de vulgarisation sur la physique quantique http://www.futura-sciences.com/fr/doc/t/physique/d/introduction-a-la-physique-quantique_188/c3/221/p1/
- Apprendre2.0 et "Google search" http://blogveilleflorencemeichel.blogspot.co.uk/2011/03/apprendre20-et-google-search.html

MAJ du 9 juin 2011 : Le piège du solipsime ou de l'absence du monde, Antoine GRANDJEAN y évoque la destruction des ipséités




Est-ce a dire que La singularité revient à détruire les ipséités ?

image publiée ici avec accord de l'auteur

"Nous sommes confrontés à la perspective de nous unifier avec le monde des autres. Il vaudrait mieux que ce soit de bon gré, et que cette unification ne nous uniformise pas, par abstraction, par homogénéisation et par réduction au plus petit commun dénominateur" (Philippe Queau) http://metaxu.wordpress.com/2013/12/05/233/

A force de transindividuation et d'anoptisme, pourrait-on enrayer le processus par re-construction d'ipséités [(trans)individuation] [Réseaux apprenants et transindividuation]

MAJ du 24 octobre 2012
A toutes fins utiles, quelques bases pour exercer son jugement critique sur convergence et NBIC via

MAJ du 1 février 2013 :  « Nous franchissons le mur du temps »  http://reseaux.blog.lemonde.fr/2013/02/01/revolution-cognitive/ - extraits

"sous prétexte des besoins de l’homme, on réquisitionne la nature. Et pour réquisitionner la nature, on réquisitionne l’homme lui-même. D’où une formidable contradiction qui aboutit à dire que cette société, depuis le dirigeant jusqu’à l’exécutant, est comme « possédée », au sens des sorciers, par ce processus de réquisition.

La singularité, et son idéologie associée le transhumanisme, me semblent être la poursuite de ce processus, aidée par les techniques les plus modernes.

 (...)
On utilise l’expression « le mur du temps », par analogie au mur du son franchi par les avions à partir des années 50. On dit qu’on passe le mur du temps lorsque les machines vont plus vite que les neurones. Pour situer l’ordre de grandeur, l’identification de personnes ou d’objets par un système neuronal prend quelques dixièmes de secondes. On peut se référer à ce sujet à l’ouvrage Les Neurones de la lecture de Stanislas Dehaene. Les microprocesseurs, eux, travaillent en nanosecondes, c’est-à-dire en gros cent millions de fois plus vite. Cela ouvre la possibilité de « pro-grammer », c’est-à-dire littéralement « écrire à l’avance », des messages qui anticipent les réactions neuronales et éventuellement les pilotent.
(...)
La question que pose l’entrée dans ce que j’appelle « la civilisation cognitive » est précisément le désenvoûtement, c’est-à-dire le mouvement inverse de cette logique de réquisition. Il n’est pas évident que les humains aient rapidement la conscience et la force nécessaires pour mener cette libération. Mais à long terme elle me semble inévitable, sauf à imaginer la disparition des humains, robotisés ou pas."

MAJ du 27 Aout 2013 : SOS ..."It is almost like an auto-immune disease, where the systems they created to make it more resilient actually spread the failure more rapidly." http://www.theguardian.com/technology/2013/aug/23/nasdaq-crash-data?CMP=twt_gu

MAJ  du 23 octobre 2013 : "Our results are in line with [42] as a combination of high density, low modularity and similar sized firms leads to homogeneity in risk exposure. Connectivity and homogeneity have also been pointed out as early warning indicators of system collapse in finance and other networks [43]. Also complexity of financial derivates is now seen as" http://www.plosone.org/article/info:doi%2F10.1371%2Fjournal.pone.0077526

MAJ du 28 octobre 2015 : Refounding Legitimacy toward a Global  Immune System (==> 4ième singularité) via Olivier Auber, Ecco chercheur Au Global Brain Institut - Vrije Universiteit Brussel https://www.academia.edu/16621395/Refounding_Legitimacy_Toward_a_Global_Immune_System

Commentaires

Olivier Auber a dit…
hihihi, "un code de fuite comme l'ai l'ai lu récemment !" Tu n'as pas bien lu. Je ne suis pas un militant de la singularité, je regarde au contraire comment les technosciences y conduisent et je tente de mettre cela en perspective, notamment à travers les notion d'arbitraire et de légitimité.

Voir aussi mon commentaire sur le précédent article sur la singularité.
Meichelf a dit…
Me voilà rassurée ! :-)