Les quatre métaphores du nouveau métier d'éducateur !

Je viens de découvrir ce texte qui met en perspective les changements, liés au développement des TIC, dans la fonction d’éducateur et celle du concepteur pédagogique.

Pour Georges Siemens, le mélange du formel et de l’informel, du structuré et du non- structuré, de l’expertise et de l’amateurisme est une mission vitale pour les éducateurs – pas seulement pour perpétuer des modèles existants ou pour poursuivre les activités déjà prévues dans le calendrier mais pour préparer les apprenants dans un engagement actif dans un monde non déterminé par des liens de cause à effets structurés.

Il voit quatre métaphores pour illustrer les nouvelles missions de l’éducateur.

A noter que ces quatre dimensions mélangent l’apprentissage traditionnel et l’apprentissage par construction :

- L’éducateur comme Maître d’Art (master artist dans le texte) : ici l’apprentissage devient un processus d’acculturation en actes…le maître d’art observe et accompagne la créativité de ses élèves en actes. Les élèves n’apprennent pas uniquement des expertises du maître. Les activités de l’ensemble des élèves peuvent influencer et guider le travail de chacun…L’expertise est toujours présente mais pas orientée vers un but précis, juste pour influencer et offrir des perspectives basées sur le travail des générations passées !

- L’éducateur comme administrateur de réseau : sa mission est d’aider les étudiants à développer les compétences dont ils ont besoin pour construire leur réseau d’apprentissage, évaluer leur efficacité et travailler dans une structure fluide…la première tâche d’un éducateur administrateur est d’assister les apprenants pour établir des connections et pour créer leur propre réseau d’apprentissage. Ce réseau doit leur permettre de développer des compétences à deux niveaux – niveau 1 : apprentissage par l’expérience – niveau 2 (méta) : apprentissage réflexif et conceptuel

- L’éducateur comme révélateur ( au sens photographique du terme )…il vous montre des choses dont vous ne savez pas qu’elles existent ou qu’elles sont possibles. Le web offre aujourd’hui aux apprenants la chance d’explorer et nécessite que les enseignants deviennent des guides du savoir…ils doivent intégrer dans leurs pratiques des modèles de soft guidance en introduisant des méthodes de lecture traditionnelle ET en permettant aux apprenants d’explorer par eux-mêmes !

- L’éducateur comme gardien du temple (curator dans le texte) : les éducateurs doivent assumer un rôle paradoxal …à la fois expert d’un domaine et incitateur d’exploration…il reconnaissent l’autonomie des apprenants et comprennent la frustration d’explorer un territoire inconnu sans carte…ils sont des experts en apprentissage…au lieu de dispenser la connaissance, ils créent des espaces dans lesquels la connaissance peut être crée, explorée et connectée. ils équilibrent la liberté individuelle des apprenants avec la réflexion autour des sujets…En même temps que les apprenants sont libres d’explorer, ces derniers intègrent les concepts et les représentations de la discipline. La liberté d’explorer est totale mais les concepts liés à la discipline transparaissent au travers des actions de l’éducateur !

Un autre rôle important du système : le Concepteur pédagogique (Instructional Designers)
Il a pour fonction d’être un éducateur d’éducateurs.
Les quatre métaphores le concerne aussi.
Entre autre, il informe les éducateurs sur les ressources, sur les outils de communication, les idées de collaboration et de création et il synthétise le travail des réseaux d’éducateurs dans un langage accessible à l’ensemble des éducateurs !

Intéressant non ?

Commentaires

Anonyme a dit…
L'exercice est difficile. La vie d'aujourd'hui est difficile. La situation évoque la logique de Wittgenstein et ses jeux de langage.

L'enseignement peut-il être réduit au seul point de vue de l'enseignant ?

Jusqu'où peut-on traiter de l'enseignement sans l'intervention des enseignants ?

Quelque part, j'ai le sentiment que l'on ne parle pas de la même chose à propos d'enseignement, d'apprentissage ou de formation. Je ressens furieusement le sentiment de mélanger des niveaux de logique différent et d'entrer en paradoxe.

Toujours cette absence de vision sur le sens de l'éducation, de l'enseignement ou de la formation. Encore et toujours cette absence de vision vécue d'avenir.

Il convient d'apprendre pour vivre et non de vivre pour apprendre. Apprendre pour apprendre peut être une vie. Est-ce la vie ?