Education 2.0 : au de-là de l'éthique et de la morale !
Blogue du RAEQ - Le programme d'éthique et de culture religieuse vient d'être adopté
Invitée par André Chartrand à expliquer ma position sur le programme d'éthique québecois, je tenais à préciser mon point de vue sur des dimensions fondamentales :
Éthique et morale sont deux approches bien différentes dans la constructions de nos valeurs et règles de vie…Néanmoins, j'en conviens, elles sont complémentaires d’où la nécessité de les articuler…
Éthique renvoie à une prise de recul par rapport aux valeurs de chacun , aux normes sociales explicites et implicites…l’éthique tend vers des constructions personnelles qui intègrent l’ensemble de ces remises en question…c’est un processus, un questionnement interne permanent et très complexe de maturation personnelle ! Dans ce contexte vous faite autorité pour vous même !
La Morale est un processus externe…une loi déterminée par d’autres et qui s’applique à tous…quelqu’un, un collectif, les représentants d’une institution font autorité en la matière et décrètent le bien du mal, le vrai du faux !
L’articulation des deux tend vraisemblablement vers le développement d’arts de vivre pour chacun et pour tous !
Cela étant dit, plusieurs choses me choquent dans le programme pour l’éthique proposé :
- un programme d’éthique est un non sens absolu, une injonction paradoxale : comme je l ‘ai dit plus haut, il s’agit d’un démarche personnelle de mise a distance…dans ces conditions elle ne peut en aucun cas relever d’un programme ou d’une méthode ! Elle ne peut pas non plus faire l’objet d’une grille de référence ou d’une évaluation !
- Le programme met en avant un libellé Éthique alors qu’il va bien au de-là puisqu’il aborde la question de l’articulation éthique / morale…nous venons de la voir : l’éthique n’est pas la morale…le risque de brouillage me semble évident…
- Le brouillage est encore plus probable étant donné l’injonction paradoxale dans laquelle on place les « professeurs d’éthique », ils seront tentés d’aller au plus simple en réduisant le propos à la morale pure et simple !
Je ne cherche pas à couper les cheveux en quatre, simplement je m’interroge sur la stratégie et le sens porté pas cette initiative…
Il me semble que le projet serait plus clair et plus sain, s’il portait sur l’accompagnement des enfants dans la construction pour eux même d’arts de vivre pertinents ! La notion d’arts de vivre fait référence à l’articulation de l’éthique et de la morale pour chacun : elle dépasse et inclut les deux dimensions …Cela éviterait les messages paradoxaux et aurait aussi le mérite de positionner clairement les professeurs dans des missions d’accompagnement ! Il est clair que dans ces conditions le projet ne peut être soumis à évaluation !
L’école est-elle prête ça ?
Ou joue-t-elle a faire semblant de l’être ?
That is the Question !
Invitée par André Chartrand à expliquer ma position sur le programme d'éthique québecois, je tenais à préciser mon point de vue sur des dimensions fondamentales :
Éthique et morale sont deux approches bien différentes dans la constructions de nos valeurs et règles de vie…Néanmoins, j'en conviens, elles sont complémentaires d’où la nécessité de les articuler…
Éthique renvoie à une prise de recul par rapport aux valeurs de chacun , aux normes sociales explicites et implicites…l’éthique tend vers des constructions personnelles qui intègrent l’ensemble de ces remises en question…c’est un processus, un questionnement interne permanent et très complexe de maturation personnelle ! Dans ce contexte vous faite autorité pour vous même !
La Morale est un processus externe…une loi déterminée par d’autres et qui s’applique à tous…quelqu’un, un collectif, les représentants d’une institution font autorité en la matière et décrètent le bien du mal, le vrai du faux !
L’articulation des deux tend vraisemblablement vers le développement d’arts de vivre pour chacun et pour tous !
Cela étant dit, plusieurs choses me choquent dans le programme pour l’éthique proposé :
- un programme d’éthique est un non sens absolu, une injonction paradoxale : comme je l ‘ai dit plus haut, il s’agit d’un démarche personnelle de mise a distance…dans ces conditions elle ne peut en aucun cas relever d’un programme ou d’une méthode ! Elle ne peut pas non plus faire l’objet d’une grille de référence ou d’une évaluation !
- Le programme met en avant un libellé Éthique alors qu’il va bien au de-là puisqu’il aborde la question de l’articulation éthique / morale…nous venons de la voir : l’éthique n’est pas la morale…le risque de brouillage me semble évident…
- Le brouillage est encore plus probable étant donné l’injonction paradoxale dans laquelle on place les « professeurs d’éthique », ils seront tentés d’aller au plus simple en réduisant le propos à la morale pure et simple !
Je ne cherche pas à couper les cheveux en quatre, simplement je m’interroge sur la stratégie et le sens porté pas cette initiative…
Il me semble que le projet serait plus clair et plus sain, s’il portait sur l’accompagnement des enfants dans la construction pour eux même d’arts de vivre pertinents ! La notion d’arts de vivre fait référence à l’articulation de l’éthique et de la morale pour chacun : elle dépasse et inclut les deux dimensions …Cela éviterait les messages paradoxaux et aurait aussi le mérite de positionner clairement les professeurs dans des missions d’accompagnement ! Il est clair que dans ces conditions le projet ne peut être soumis à évaluation !
L’école est-elle prête ça ?
Ou joue-t-elle a faire semblant de l’être ?
That is the Question !
Commentaires