Education 2.0: la fin des écoles ?
Publié sur Transnets le 28 juin 2007 : Éducation 2.0 : la fin des écoles ?
[URL d'origine devenue obsolète à cause de la fermeture de la plateforme de blogues lemondefr (5 juin 2019 https://en.wikipedia.org/wiki/Le_Monde#les_Blogs_LeMonde.fr) :
http://pisani.blog.lemonde.fr/2007/06/28/education-20-la-fin-des-ecoles/
Archive waybackmachine :
https://web.archive.org/web/20190530121537/http://pisani.blog.lemonde.fr/2007/06/28/education-20-la-fin-des-ecoles/
[URL d'origine devenue obsolète à cause de la fermeture de la plateforme de blogues lemondefr (5 juin 2019 https://en.wikipedia.org/wiki/Le_Monde#les_Blogs_LeMonde.fr) :
http://pisani.blog.lemonde.fr/2007/06/28/education-20-la-fin-des-ecoles/
Archive waybackmachine :
https://web.archive.org/web/20190530121537/http://pisani.blog.lemonde.fr/2007/06/28/education-20-la-fin-des-ecoles/
Nouvelle URL du blogue de Francis Pisani et donc nouvelle URL pour le billet cité initialement :
http://www.francispisani.net/2007/06/28/education-20-la-fin-des-ecoles/-xtor-rss-32280322 ]
"Oser écrire "éducation 2.0" c’est prendre le risque de se voir taxer de visées marketing fumeuses. Dommage car le monde de l’éducation est aujourd’hui secoué par une véritable lame de fond qui tire beaucoup des concepts pratiques et des outils de web2.0.
Des réseaux apprenants d'un nouveau genre se multiplient et viennent heurter les systèmes établis.
Wiziq , Sutree , Helpfulvideo , Sclipo et Tutorom , pour n’en citer que quelques unes ont en commun des points qui méritent réflexion:
- Les services sont généralement ouverts et gratuits. L’accès aux savoirs n’est plus le monopole des institutions ou organismes accrédités. Il se décentralise.
- Chacun peut y devenir formateur de l’Autre (et inversement) au travers de différents processus (production de tutoriaux sous différents formats, échanges, coopération, tutorat…) Pour les définir, on évoque souvent la notion de « formation de pairs à pairs ».
- Les règles de fonctionnement de ces systèmes sont souples, évolutives et régulées. Ils s’adaptent en permanence et ouvrent des espaces de créativité en suivant une logique d’auto-organisation.
Dans la mise en œuvre de ces pratiques, les acteurs utilisent de façon presque systématique les outils de web 2.0 pour:
- produire des contenus d’auto-formation multimédia (vidéos, podcast, sreeencast…).
agréger des contenus (avec des agrégateurs de flux) et les recompiler.
- diffuser ces contenus (réseaux dédiés, blogs, sites internet…).
- participer, échanger, collaborer de manière synchrone ou asynchrone en utilisant des applications comme Skype, forums, chats, wikis, outils de partage d’écran ou de webconférences …etc.…
Ces réseaux deviennent des systèmes fluides d’apprenance, ancrés dans la vie, centrés sur leurs acteurs et leurs contextes. Ils visent l’autonomie assumée et pertinente des participants au travers de systèmes d’échange de savoirs !
Il est frappant de constater combien concepts, pratiques et outils du web 2.0 actualisent la vision éducative d’Yvan Illich…il y a trente ans :
"Un des principes les plus nécessaires à une réforme (de l’éducation), c’est redonner l’initiative et la responsabilité à celui qui apprend ou à celui qui l’aide à apprendre. […]
L’enseignement prépare à l’institutionnalisation aliénatrice de la vie en enseignant le besoin d’être enseigné. […]
Nous pourrions concevoir à l’opposé de cet entonnoir (à l’opposé du gavage) un réseau souple, un tissu vivant où chaque personne désireuse de s’instruire serait à même de trouver les contacts nécessaires de participer à sa propre croissance […]
Ce qu’il nous faut ce sont des structures qui mettent les hommes en rapport les uns avec les autres et permettent, par là, à chacun de se définir en apprenant et en contribuant à l’apprentissage d’autrui. […]
Pour qu’un homme puisse grandir, ce dont il a besoin, c’est du libre accès aux choses, aux lieux, aux méthodes, aux événements, aux documents. […]
Il a besoin de saisir tout ce qui l’entoure dans un milieu qui ne soit pas dépourvu de sens. […]
A quoi devraient servir les possibilités que nous donne la technologie, sinon à donner à chacun les moyens de s’exprimer, de communiquer, de rencontrer les autres ? C’est la liberté, universelle de parole, de réunion, d’information, qui a vertu éducative."
Quand la technologie permet de réaliser la vision des philosophes, ça vaut la peine de faire attention.
Vous en pensez quoi ?"
MAJ du 2 mars 2014 : l’idée a fait son chemin
- Août 2007 : création du collectif Apprendre2.0 https://florencemeichelquestionnement.reseauxapprenants.com/2014/02/presentation-du-collectif-dans-sa.html
L'article "Education2.0" a été partagé le 2 Août 2007 sur la plateforme Ning Apprendre2.0
- 2011 Apprentissage immersif et réalité augmentée http://blogveilleflorencemeichel.blogspot.com/2011/02/apprentissage-immersif-et-realite.html
- 2014 Tools for conviviality? Illich and social media http://steve-wheeler.blogspot.co.nz/2014/03/tools-for-conviviality-illich-and.html
MAJ du 26 janvier 2015 : Avec le recul, la vision de 2007 mériterait quelques bémols poïétiques, tout de même :) http://florencemeichel.blogspot.co.uk/2010/05/sans-citoyens-emancipes-pas-de.html
"Oser écrire "éducation 2.0" c’est prendre le risque de se voir taxer de visées marketing fumeuses. Dommage car le monde de l’éducation est aujourd’hui secoué par une véritable lame de fond qui tire beaucoup des concepts pratiques et des outils de web2.0.
Des réseaux apprenants d'un nouveau genre se multiplient et viennent heurter les systèmes établis.
Wiziq , Sutree , Helpfulvideo , Sclipo et Tutorom , pour n’en citer que quelques unes ont en commun des points qui méritent réflexion:
- Les services sont généralement ouverts et gratuits. L’accès aux savoirs n’est plus le monopole des institutions ou organismes accrédités. Il se décentralise.
- Chacun peut y devenir formateur de l’Autre (et inversement) au travers de différents processus (production de tutoriaux sous différents formats, échanges, coopération, tutorat…) Pour les définir, on évoque souvent la notion de « formation de pairs à pairs ».
- Les règles de fonctionnement de ces systèmes sont souples, évolutives et régulées. Ils s’adaptent en permanence et ouvrent des espaces de créativité en suivant une logique d’auto-organisation.
Dans la mise en œuvre de ces pratiques, les acteurs utilisent de façon presque systématique les outils de web 2.0 pour:
- produire des contenus d’auto-formation multimédia (vidéos, podcast, sreeencast…).
agréger des contenus (avec des agrégateurs de flux) et les recompiler.
- diffuser ces contenus (réseaux dédiés, blogs, sites internet…).
- participer, échanger, collaborer de manière synchrone ou asynchrone en utilisant des applications comme Skype, forums, chats, wikis, outils de partage d’écran ou de webconférences …etc.…
Ces réseaux deviennent des systèmes fluides d’apprenance, ancrés dans la vie, centrés sur leurs acteurs et leurs contextes. Ils visent l’autonomie assumée et pertinente des participants au travers de systèmes d’échange de savoirs !
Il est frappant de constater combien concepts, pratiques et outils du web 2.0 actualisent la vision éducative d’Yvan Illich…il y a trente ans :
"Un des principes les plus nécessaires à une réforme (de l’éducation), c’est redonner l’initiative et la responsabilité à celui qui apprend ou à celui qui l’aide à apprendre. […]
L’enseignement prépare à l’institutionnalisation aliénatrice de la vie en enseignant le besoin d’être enseigné. […]
Nous pourrions concevoir à l’opposé de cet entonnoir (à l’opposé du gavage) un réseau souple, un tissu vivant où chaque personne désireuse de s’instruire serait à même de trouver les contacts nécessaires de participer à sa propre croissance […]
Ce qu’il nous faut ce sont des structures qui mettent les hommes en rapport les uns avec les autres et permettent, par là, à chacun de se définir en apprenant et en contribuant à l’apprentissage d’autrui. […]
Pour qu’un homme puisse grandir, ce dont il a besoin, c’est du libre accès aux choses, aux lieux, aux méthodes, aux événements, aux documents. […]
Il a besoin de saisir tout ce qui l’entoure dans un milieu qui ne soit pas dépourvu de sens. […]
A quoi devraient servir les possibilités que nous donne la technologie, sinon à donner à chacun les moyens de s’exprimer, de communiquer, de rencontrer les autres ? C’est la liberté, universelle de parole, de réunion, d’information, qui a vertu éducative."
Quand la technologie permet de réaliser la vision des philosophes, ça vaut la peine de faire attention.
Vous en pensez quoi ?"
MAJ du 2 mars 2014 : l’idée a fait son chemin
- Août 2007 : création du collectif Apprendre2.0 https://florencemeichelquestionnement.reseauxapprenants.com/2014/02/presentation-du-collectif-dans-sa.html
L'article "Education2.0" a été partagé le 2 Août 2007 sur la plateforme Ning Apprendre2.0
Publication de l'article Education2.0 sur Apprendre2.0 - 2 Août 2007 - Archive waybackmachine https://web.archive.org/web/20071228055322/http://apprendre2point0.ning.com/profiles/blog/list |
- 2011 Apprentissage immersif et réalité augmentée http://blogveilleflorencemeichel.blogspot.com/2011/02/apprentissage-immersif-et-realite.html
- 2014 Tools for conviviality? Illich and social media http://steve-wheeler.blogspot.co.nz/2014/03/tools-for-conviviality-illich-and.html
MAJ du 26 janvier 2015 : Avec le recul, la vision de 2007 mériterait quelques bémols poïétiques, tout de même :) http://florencemeichel.blogspot.co.uk/2010/05/sans-citoyens-emancipes-pas-de.html
Commentaires
Ca ne remplacera sans doute pas un bouquin de reference mais c'est suffisant pour se lancer dans une technologie et s'autoformer!
De la part des institutions, traditionnellement conservatrices, je le comprends assez facilement, de la part des enseignants, je peux le comprendre, de la part des apprenants, là, j'ai plus de mal à l'admettre.
Il faut reconnaître que nous ne réagissons pas tous de la même manière face à ces nouveaux outils, et donc que leur utilisation systématique et universelle reste pour l'instant dans le domaine de la fiction.
Je perçois un danger de fracture dans cette inégalité face aux technologies.
Le débat devrait donc, à mon avis, se centrer principalement sur l'identification des résistances et les moyens de vaincre.